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7. La gestion de l'énergie

7.1 Petit rappel sur la gestion de l'énergie

La gestion avancée de l'énergie (APM) existe à la fois sur des matériels fixes et nomades. Dans ces fonctions de base, elle comprend la mise en veille de votre moniteur, ou l'arrêt de vos disques durs. Ensuite viennent les fonctions plus avancées, qui impliquent impérativement que tous les périphériques utiles (typiquement : carte vidéo, carte son, carte ethernet, modem, etc...) acceptent cette fonctionnalité. Dans le cas contraire, le plantage est proche...

Sur un ordinateur, la mise en veille implique l'opération suivante : le système enregistre toutes les informations utiles (contenu de la mémoire vidéo, des différents tampons) sur la RAM. Le système est ainsi "figé" en l'état, mais l'alimentation électrique est maintenue sur la carte mère (pour alimenter la RAM). La consommation d'énergie est ainsi très limitée. A titre d'exemple : dans mon cas (batterie Li-Ion, soit 2H d'autonomie en usage normal), le fait d'être en veille fait consommer environ 1% de la batterie par heure, ce qui est faible. Cette fonction est aussi appelée "Suspend" ou "Suspend to RAM" (dans le BIOS en général).

En ce qui concerne l'hibernation, son fonctionnement est proche de celui de la mise en veille, à l'exception du fait que la machine utilise une partition du disque dur (ou un fichier) pour sauvegarder ses données. L'ordinateur coupe donc son alimentation complètement (il s'éteint). Au redémarrage, le BIOS charge le contenu de la partition ou du fichier dans les différentes mémoires et, "Pouf", on se retrouve où on en était. Cette fonction s'appelle aussi "Hibernate" ou "Suspend to disk" (dans le BIOS en général).

Dans le BIOS, on peut en général panacher pour tenir compte du fait qu'il faut 20-30 sec pour revenir d'un "Suspend to disk" : il peut être préférable que le système effectue un "Suspend to RAM" puis passe en "Suspend to disk"au bout d'un certain temps, défini par l'utilisateur.

Pour un utilisateur nomade, les "Suspend" sont indispensables, car éteindre l'ordinateur pour économiser la batterie puis le rallumer prend tu temps (pratiquement comme sur un fixe), oblige à redémarrer toutes les applications utilisées précédemment et consomme énormément d'énergie (le redémarrage, hein, pas le fait de laisser le portable éteint...).

L'ACPI est lui un protocole plus avancé que l'APM. Les programmeurs du noyau Linux prévoient que le protocole ACPI remplace l'APM dans les noyaux à venir. Cependant, les pilotes ACPI sont à l'heure actuelle encore en développement et ne proposent que peu de fonctions en comparaison avec l'APM qui est développé depuis de nombreuses années.

7.2 Sous Debian

La gestion de l'énergie est donc un sujet vital pour les utilisateurs nomades, et pour ceux qui veulent pouvoir profiter des fonctions de leur coûteux engin (c'est mon cas). Si l'APM est relativement bien géré par les noyaux 2.2.x, l'ACPI n'est pas du tout pris en charge. Seuls les noyaux 2.4.x permettent la prise en charge de l'ACPI. Certains diront qu'elle est boguée, ou qu'elle n'est pas au point ; en tout cas, ce point de vue est subjectif et dépend fortement de votre BIOS et plus généralement de votre machine. Dans mon cas, si l'ACPI se charge très bien au démarrage, il n'est d'aucune efficacité... En ce qui concerne l'APM, ce fut un franc succès : la fermeture de l'écran ou la pression du bouton de mise en veille met la machine en hibernation et le retour à la vie de la bestiole se fait de manière impeccable (pas de clignotements d'écran ou de parasites dans les enceintes comme je m'y étais habitué sous Windows). Il est à noter que la commande "uptime" ne compte pas le temps passé en hibernation.

Il est aussi nécessaire de choisir l'option "Blank in console mode" lors de la compilation de votre noyau : cette fonction permet d'éteindre l'écran LCD après une grande inactivité (au lieu d'un écran noir encore lumineux sur une matrice TFT). Ceci est non négligeable quand on considère qu'un écran n'est pratiquement pas changeable sur une ordinateur portable... et que son prix est prohibitif.

Toutefois, on ne peut utiliser l'APM et l'ACPI en même temps : le premier chargé sera actif et le deuxième ne se lancera pas. Pour moi, l'APM est plus intéressant, je l'ai donc choisi.

Il existe une flopée de jolis outils (sous X en général) pour contrôler les batteries de votre portable : notons "wmbatt" et "wmapm" qui affichent l'état actuel d'alimentation (sur secteur, en charge, sur batteries), le pourcentage restant de la batterie, la configuration d'alarmes lorsque la batterie devient faible et même une estimation du temps restant avant épuisement de la batterie (une fonction dont je n'ai jamais entendu parler sous Windows). Ces outils sont destinés à fonctionner avec WindowMaker. Sinon, il y a aussi "xbatt" qui est moins joli, mais qui reprend les mêmes fonctions que les "wmbatt" & "wmapm" (applications qui sont "dockables" dans WindowMaker).


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